Courtiers : Les nouveautés 2024 [Mon avis]


Le monde des courtiers en ligne évolue rapidement, et 2024 est une année particulièrement riche de ce point de vue.

Avec l’arrivée de nouvelles fonctionnalités et de nouvelles offres, les investisseurs ont aujourd’hui accès à des services toujours plus intéressants et lucratifs.

Désormais, Interactive Brokers propose un PEA, une première pour un courtier étranger, tandis que Bourse Direct innove avec son service de prêt de titres.

Trade Republic, quant à lui, bouleverse les règles du jeu en rémunérant les liquidités de ses clients, et N26, la célèbre banque en ligne, se lance dans le courtage avec des tarifs défiant toute concurrence.

Dans cet article, je me propose de vous présenter et décortiquer en détail ces nouvelles offres des courtiers.

Le PEA chez Interactive Brokers

En 2024, Interactive Brokers frappe un grand coup en devenant le premier courtier de bourse étranger à proposer l’ouverture d’un Plan d’Épargne en Actions (PEA) pour les investisseurs français.

Une véritable révolution dans le monde du courtage, car jusqu’à présent, seuls les brokers français offraient ce type de compte PEA.

Alors que des plateformes comme DeGiro ou Trade Republic l’avaient promis sans jamais concrétiser, Interactive Brokers a grillé la politesse à ses concurrents, s’imposant ainsi comme un pionnier étranger sur ce terrain.

Si vous souhaitez connaître les tarifs, les conditions et mon avis sur ce PEA chez Interactive Brokers, vous pouvez consulter mon article à ce sujet en cliquant ici.

Le prêt de titres chez Bourse Direct

En 2024, Bourse Direct a lancé son offre de prêt de titres.

Cette fonctionnalité permet aux investisseurs de générer des revenus supplémentaires à partir des actions qu’ils détiennent déjà en portefeuille.

Si le prêt de titres n’est pas une nouveauté absolue dans l’univers du courtage, Bourse Direct est le premier courtier français à le proposer (à la différence de BoursoBank, SaxoBank ou Fortuneo).

Alors, comment cela fonctionne-t-il et surtout, est-ce réellement intéressant pour vous ?

Fonctionnement du prêt de titres

Le prêt de titres est une pratique courante dans le monde des marchés financiers.

Elle permet aux investisseurs de prêter leurs actions à des vendeurs à découvert en échange d’une rémunération.

Le principe est simple : vos actions sont “louées” à d’autres investisseurs, sans que cela affecte votre capacité à les vendre ou à en percevoir les dividendes.

En d’autres termes, vous continuez à gérer votre portefeuille normalement, tout en touchant des revenus supplémentaires.

Comparaison avec d’autres services de prêt de titres

Comparé à des courtiers internationaux comme Lynx Broker, où le prêt de titres est également proposé, l‘offre de Bourse Direct est limitée.

Chez Bourse Direct, cette offre est limitée aux actions cotées sur Euronext et n’est pas disponible pour les actions américaines, là où le prêt de titres pourrait être le plus lucratif.

De plus, les ETFs cotés sur Euronext sont également éligibles.

Mais je précise que cette option n’est pas disponible pour les PEA, en raison de contraintes légales.

La fiscalité du prêt de titres

Il faut aussi savoir que les revenus issus de ces prêts de titres sont, fiscalement, assimilés à des intérêts.

Dans ce cadre, au versement de ces intérêts, le Prélèvement Forfaitaire Unique à la source de 30% s’applique.

Ce qui veut dire que, au versement, 30% des sommes gagnées par le prêt de titres seront déduits et que vous recevrez donc en net sur votre compte de courtier 70% des sommes gagnées.

Vous n’aurez pas ensuite d’impôt supplémentaire à payer sur ces 30%.

Et, avantage certains, dans la mesure où votre déclaration annuelle est pré-remplie avec Bourse Direct, vous n’aurez pas à vous soucier de la déclaration de ces revenus d’intérêts au moment de l’établissement de votre déclaration annuelle de revenus boursiers. 

Comment accéder à cette offre ?

Pour y accéder chez Bourse Direct, c’est très simple :

Allez dans la partie “Profil” de votre compte puis, déroulez l’écran pour accéder à la partie de prêt de titres.

Il vous suffit ensuite de valider les conditions et de cliquer sur “j’adhère au service”.

Combien vous pouvez gagner ?

Et bien déjà, il faut savoir que le montant de la commission est variable et n’est en aucun cas garanti par Bourse Direct. 

Le montant de votre commission variera en fonction de l’offre et de la demande sur le marché. 

Il est possible que l’intégralité de vos titres soit prêtée comme aucun de vos titres. 

Et bien, globalement, on peut dire que vous allez gagner des clopinettes avec ce service 🙂

  • Parce que d’abord, ce service est limité au marché Euronext et n’inclut pas les actions américaines.
  • Et ensuite, parce que Bourse Direct prend une marge importante sur ce service de 50% !

Mon avis sur cette offre

Personnellement, j’ai déjà testé ce service de prêts de titres par le passé chez mon courtier Lynx Broker.

Même si ce courtier proposait un reversement bien plus élevé que Bourse Direct et aussi sur les actions américaines, je peux vous dire que les revenus reçus étaient faméliques.

Malgré un portefeuille boursier personnel de plusieurs centaines de milliers d’euros, je ne crois pas avoir gagné plus de 10 € par an avec ce service de prêts de titres.

Je l’ai arrêté car la déclaration de ces revenus d’intérêts chez un courtier étranger comme Lynx Broker était une vraie galère !

Ce qui n’est justement pas le cas avec Bourse Direct.

A vous de voir si vous souhaitez bénéficier de ce service chez Bourse Direct. 

Au global, vous gagnerez très peu, mais vous n’avez aucun risque à le faire.

Et, en plus, vous ne paierez pas plus d’impôt avec ce service puisque les impôts sont prélevés directement à la source.

En tout cas, je vous rappelle que si vous souhaitez bénéficier de ce service chez Bourse Direct, vous devez en faire la demande en suivant la procédure d’adhésion que je vous ai présentée précédemment.

Trade Republic : rémunération des liquidités et banque en ligne

Trade Republic est l’un des courtiers les plus innovants sur le marché en 2024.

Avec son modèle simple, des tarifs ultra-compétitifs et une offre de services élargie, ce courtier allemand rencontre un vrai succès.

C’est une vraie success story allemande.

J’ai d’ailleurs vu les derniers chiffres de Trade Republic, et ils sont impressionnants :

  • Trade Republic administrerait aujourd’hui plus de 35 Milliards d’euros d’actifs sous gestion.
  • La société emploie plus de 600 employés principalement basés Allemagne.
  • Trade Republic aurait environ 500 000 clients en France.
    L’entreprise est bénéficiaire depuis 2023.
  • Et selon certaines indiscrétions, le PEA devrait arriver dans les prochains mois.
  • Et il n’est même pas à exclure l’arrivée d’un Livret A !

Désormais, il ne se limite plus à une plateforme de trading en ligne.

Il propose des solutions bancaires, notamment une carte bancaire et des rémunérations sur les liquidités, des offres qui brouillent la frontière entre courtier en ligne et banque en ligne.

Examinons en détail ces nouveautés et ce qu’elles peuvent apporter aux investisseurs.

La rémunération des liquidités, une offre attractive ?

L’une des innovations les plus marquantes chez Trade Republic en 2024 est la rémunération des liquidités.

Contrairement à la majorité des courtiers qui tirent profit des fonds non investis de leurs clients, Trade Republic a décidé de redistribuer ces revenus en rémunérant les liquidités à un taux brut égal au taux directeur de la Banque Centrale Européenne (BCE).

En août 2024, cela représentait un taux brut de 3,75 % par an, avant impôts. Mais, suite à la baisse des taux, le taux de rémunération sera 3,50% par an à partir de septembre 2024.

Cette offre, bien qu’alléchante, est soumise à certaines conditions :

  • Le taux net après prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 % tombe à environ 2,8 %, ce qui reste compétitif, mais inférieur à des solutions plus traditionnelles comme le Livret A.
  • De plus, cette rémunération est plafonnée à 50 000 € de liquidités, et le taux peut fluctuer avec les variations de la BCE.

Si la rémunération des liquidités est un argument fort pour les investisseurs conservateurs ou ceux qui souhaitent garder des fonds non investis à portée de main, elle ne doit pas être vue comme un substitut à l’investissement en actions.

Sur le long terme, les rendements boursiers surpassent largement ces taux, aussi intéressants soient-ils à court terme.

La carte bancaire et le cash back

Autre nouveauté majeure chez Trade Republic : la carte bancaire associée à un compte de trading. Avec cette carte, les clients peuvent désormais effectuer leurs achats quotidiens tout en profitant d’un cashback de 1 % sur leurs dépenses.

Ce cashback est automatiquement réinvesti en bourse, ce qui permet aux utilisateurs d’investir sans effort, à chaque achat effectué.

Cette innovation est un vrai plus pour ceux qui cherchent à maximiser leurs investissements sans avoir à y penser activement. En effet, Trade Republic pousse ici le concept d’épargne automatique à un nouveau niveau, en permettant aux utilisateurs de « dépenser pour investir ».

Toutefois, pour bénéficier de cet avantage, il est nécessaire d’investir au moins 50 € par mois sur la plateforme, une condition que tous les utilisateurs ne rempliront peut-être pas.

Point d’attention pour Trade Republic

Si l’offre de Trade Republic semble séduisante à bien des égards, il est essentiel d’aborder un point critique pour les investisseurs français : la complexité de la déclaration fiscale.

Trade Republic étant un courtier étranger, les utilisateurs doivent remplir plusieurs formulaires pour déclarer correctement leurs revenus boursiers, et cela peut vite devenir un casse-tête.

Bien que Trade Republic fournisse un Imprimé Fiscal Unique (IFU) pour simplifier la déclaration, des erreurs peuvent survenir, et l’IFU n’est pas toujours suffisant pour remplir l’ensemble des obligations fiscales.

De plus, si vous n’avez pas effectué d’opérations d’achat/vente durant l’année, il est possible que vous ne receviez pas cet IFU Trade Republic, ce qui complique encore la tâche.

Cette complexité peut en décourager plus d’un, surtout pour les investisseurs qui cherchent avant tout la simplicité dans la gestion de leur portefeuille.

À titre de comparaison, les courtiers français comme Bourse Direct simplifient grandement cette démarche, avec des déclarations fiscales pré-remplies, réduisant ainsi le risque d’erreur.

D’autres nouveautés chez Trade Republic ?

On peut s’attendre à ce que Trade Republic innove toujours en 2024 et les années suivantes.

Selon certaines indiscrétions dont j’ai eu vent, il se peut que le PEA chez Trade Republic arrive bientôt.

Il se dit aussi que Trade Republic pourrait offrir, à terme, accès au Livret A !

N26 : Un nouveau venu dans le courtage

Lancée en 2013 comme banque en ligne, N26 s’est rapidement imposée en tant que référence dans le domaine des néo-banques en Europe.

Mais en 2024, la fintech allemande a franchi un nouveau cap en se lançant dans le courtage d’actions et d’ETFs, faisant directement concurrence à des plateformes comme Trade Republic.

Présentation de l’offre de courtage chez N26

Les frais de courtage chez N26 sont extrêmement attractifs : 0,90 € par transaction, quel que soit le montant de l’achat ou de la vente.

De plus, certaines offres par abonnement permettent même de passer des ordres sans frais, une option idéale pour les investisseurs actifs.

N26 propose également la possibilité d’acheter des fractions d’actions, permettant ainsi d’investir dans des actions coûteuses, comme celles de grandes entreprises technologiques, avec un capital réduit. Cette flexibilité s’adresse particulièrement aux jeunes investisseurs ou à ceux qui débutent avec de petits montants.

Cependant, l’offre de N26 est encore en phase de développement, et cela se reflète dans le nombre limité de produits disponibles.

À l’heure actuelle, N26 propose l’accès à 500 actions et 300 ETFs, bien loin des milliers d’actifs proposés par des courtiers comme Trade Republic ou Interactive Brokers. Toutefois, cette offre est susceptible de s’élargir au fil du temps, et pourrait bientôt rivaliser avec les plateformes plus établies.

Comparaison N26 et Trade Republic

N26 partage de nombreuses similitudes avec Trade Republic, à commencer par ses tarifs avantageux et la possibilité d’acheter des fractions d’actions.

Cependant, plusieurs différences notables peuvent guider le choix entre ces deux courtiers :

Tout d’abord, bien que les frais de courtage soient presque équivalents, Trade Republic offre un éventail beaucoup plus large de produits financiers, avec plus de 7 500 actions et 2 500 ETFs disponibles.

Pour les investisseurs expérimentés cherchant à diversifier leurs portefeuilles à l’international ou à explorer des secteurs de niche, Trade Republic reste donc une option plus complète.

N26, en revanche, se positionne davantage comme un point d’entrée simple et accessible pour les néophytes, avec une interface minimaliste et une gestion centralisée de toutes les finances depuis une seule application.

Autre point de comparaison : la rémunération des liquidités.

Comme Trade Republic, N26 propose de rémunérer les liquidités laissées sur les comptes d’investissement, avec un taux variable entre 2,26 % et 4 % brut par an, selon les montants.

Ce taux reste compétitif, mais je signale que, comme pour Trade Republic, il est soumis à l’imposition via le prélèvement forfaitaire unique (PFU), ce qui réduit le rendement net.

Mon avis sur l’offre de courtage de N26

Le connais N26 bien puisque je suis client chez eux depuis 2019 🙂

J’utilise cette banque en support de ma banque principale, en particulier à l’étranger car il n’y a pas de frais de change sur les transactions à l’étranger.

Dans ce cas, à l’étranger donc, j’utilise principalement cette carte pour mes achats et j’économise beaucoup.

Néanmoins, comme je ne suis pas à l’étranger tous les jours, vous comprenez donc pourquoi je ne l’utilise pas régulièrement.

N26, bien qu’encore relativement nouveau sur le marché du courtage, propose une offre intéressante pour les investisseurs qui recherchent simplicité et compétitivité.

Avec des frais de courtage bas et une interface conviviale, N26 se positionne comme une solution idéale pour ceux qui débutent dans l’investissement ou qui souhaitent centraliser leurs finances sur une seule plateforme.

Cependant, pour les investisseurs plus expérimentés ou ceux à la recherche d’une plus grande diversité d’actifs, d’autres courtiers comme Trade Republic ou Interactive Brokers restent plus attractifs.

N26 a toutefois le potentiel de se développer rapidement, et son offre pourrait devenir encore plus intéressante dans les années à venir.

Si vous souhaitez ouvrir un compte chez N26, cliquez ici.

Je vous recommande cette banque en ligne, principalement pour ses frais de commissions de change parmi les plus bas du marché lors de vos achats à l’étranger.

J’espère que cet article vous aura éclairé sur les nouvelles offres des courtiers cette année 🙂

Si vous avez des questions, n’hésitez pas à poster un commentaire ci-dessous.

1 réflexion au sujet de « Courtiers : Les nouveautés 2024 [Mon avis] »

  1. Tres bonnes explications sur les courtiers bravo Bertrand.
    Bourse Direct devrait renumerer les comptes clients, se calmer sur les tarifs des transactions étrangères et ameliorer son service clients

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