Gérer son portefeuille, c’est comme gérer une entreprise

Cet article constitue ma participation à un événement inter-blog dédié à la Bourse. Il est publié régulièrement un article sur un thème différent. Ce mois-ci c’est Alexandre Déodat, du blog “La bourse à long terme” qui en est l’organisateur et qui nous a invité à plancher sur “les secrets pour bien gérer son portefeuille”.

A mes yeux, la gestion d’un portefeuille d’actions est de même nature que la gestion d’une entreprise.

Selon moi, investir en Bourse relève de la même démarche que la création d’entreprise.

J’ai mis longtemps à avoir cette vision des choses, mais plus j’investis en Bourse, plus je passe de temps sur le sujet, plus je me rends compte de la similarité entre cette activité et la gestion d’entreprise.

En fait, la question combien rapporte une action se rapproche de celle de savoir combien on peut gagner en créant une entreprise.

Je suis d’autant mieux placé pour faire cette comparaison que j’ai moi-même créé et géré deux sociétés dans le passé (avec, dans un cas, près de 20 salariés).

Les SICAV et FCP sont des entreprises

La gestion de portefeuille est d’autant plus identique à la gestion d’entreprise que, en déléguant la gestion de votre portefeuille à des gérants dans le cadre d’investissement dans des OPCVM, vous investissez, dans la pratique, dans des sociétés.

Ainsi, vous ne le savez peut-être pas, mais les SICAV et FCP dans lesquels les particuliers investissent ne sont rien moins que des entreprises comme les autres. Investir dans une SICAV, c’est acheter des parts d’une entreprise (dite de « société de gestion de portefeuille ») qui elle-même investi dans des actions/obligations (voire options, futures, etc…). Même les trackers/ETF sont des instruments financiers gérés dans le cadre d’une société de gestion de type FCP.

Dans ce cadre, les SICAV/FCP sont soumis aux mêmes obligations que n’importe quelle autre société. Elles sont, en particulier, auditées par des commissaires aux comptes et leurs comptes doivent être publiées (bilan, compte de résultat).

Je vous invite d’ailleurs, avant d’acheter ces instruments financiers à les consulter avant d’y investir.

Ces documents sont très instructifs et vous donnent une vision complète sur la gestion du fonds (objectifs, moyens, risques, etc…). Ces obligations entraînent d’ailleurs des frais qui expliquent en partie les frais de gestion parfois élevés (environ 1%) de ces instruments financiers et expliquent pourquoi la taille du fonds est un critère important (plus le fonds est élevé, moins les frais de gestion représentent une part importante).

A titre d’exemple, vous pouvez télécharger le rapport d’activité du tracker Lyxxor ETF CAC 40 ici.

Investir dans une SICAV ou un FCP, c’est donc investir dans une société qui a un objectif de performance, des moyens à sa disposition, une stratégie, des obligations, etc…

Les entreprises aussi sont des gestionnaires de portefeuille

Comparer la gestion de portefeuille et la gestion d’entreprise, c’est aussi prendre conscience que la plupart des entreprises gérent elles-mêmes un portefeuille de produits/services.

En mettant sur le marché des produits/services qu’elles commercialisent, les entreprises sont exactement dans cette démarche de « gestion de portefeuille ».

Elles considèrent ces produits/services comme des investissements qu’elles gèrent de la même manière qu’un investisseur avisé gérera son portefeuille d’actions. Elles assignent des objectifs, des moyens, une stratégie à chacun de leurs produits/services.

C’est justement la marque de fabrique des meilleures entreprises de faire régulièrement une « revue de portefeuille » (comme elles disent) pour décider de continuer d’investir ou, a contrario, de vendre telle ligne de produits/services (et dans quelles conditions).

Les principales entreprises de grande consommation (telles que Procter&Gamble, Johnson&Johnson, Coca-Cola, L’Oréal, etc…) effectuent régulièrement cette « revue de portefeuille » qui les amène parfois à investir dans de nouveaux produits/services et/ou à vendre des pans entiers de leurs produits.

A titre d’exemple, voici le portefeuille de marques Coca-Cola :

MarquesCocaCola

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Investir en Bourse, c’est être un entrepreneur

Comprendre qu’investir en Bourse dans les dividendes c’est comme créer une entreprise est, selon moi, la base d’une bonne gestion de portefeuille. Car cette compréhension permet d’investir avec un objectif, une rigueur et une détermination plus importante.

Car, au final, le but est identique : générer des gains/revenus grâce à un investissement de départ (le capital)

Lorsque l’on crée une société, on dispose d’un capital que nous souhaitons employer pour » gagner de l’argent ». C’est exactement la même chose dans la gestion de portefeuille.

La seule différence réside dans les moyens utilisés.

Dans le cadre de la création d’entreprise, le moyen est la vente de produits/services. Dans le cas de la gestion de portefeuille, le moyen est l’achat/vente d’actions ou d’autres instruments financiers.

Aucun des deux modes opératoire n’est, à mes yeux, plus « noble » que l’autre. Même si, aujourd’hui, la création d’entreprise est clairement plus « valorisée » que la gestion de portefeuille.

Il convient de se détacher de ce mode de « pensée unique » et considérer qu’investir en Bourse, c’est être aussi « chef d’entreprise ». Le cadre juridique de l’activité (en nom propre ou en société) n’y change rien à l’affaire : la finalité est la même, les moyens sont seulement différents.

Considérer la gestion de portefeuille comme une activité de gestion d’entreprise permet également d’assumer et accepter le temps nécessaire à la bonne réalisation de ses objectifs de performance. Cet aspect « psychologique » est particulièrement important dans la mesure où nous avons, a priori, l’impression que la gestion de portefeuille est un « loisir ».

La gestion de son patrimoine, de ses investissements n’étant pas valorisée dans notre société (en tout cas en France), cette activité n’est pas perçue comme un « travail ». Pourquoi ? Alors même que, comme un « travail », elle a vocation à vous rapporter des revenus/gains !

Ainsi, il est parfois difficile de justifier à soi-même et aux autres le temps passé sur cette activité. Je sais de quoi je parle !

Le jour où j’ai compris et accepté que le temps que je passe à gérer mon portefeuille était une activité comme une autre (bref un « travail »), j’ai mieux investis et les résultats sont apparus rapidement. J’ai donc accepté et décidé d’y passer plus de temps. Et je n’ai pas/plus de sentiments de faire une activité oisive.

Une fois accepté cette similarité, il convient alors d’investir et de gérer son portefeuille en Bourse comme un entrepreneur.

La première étape est donc d’établir son « business plan » d’investisseur.

Si la méthode d’investissement que je pratique vous intéresse, vous pouvez découvrir, par exemple, le dividende BNP Paribas.

Les autres participants à l’événement :