Investir en immobilier : SCPI ou SIIC, que choisir cette année ?

Dans un contexte où l’investissement immobilier séduit de plus en plus d’investisseurs particuliers et professionnels, le choix entre SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) et SIIC (Sociétés d’Investissement Immobilier Cotées) mérite toute votre attention.

Chacun de ces véhicules présente des caractéristiques distinctes en termes de fonctionnement, liquidité, fiscalité et risques. Les SCPI, non cotées et à gestion déléguée, offrent une stabilité reposant sur un parc immobilier tangible, tandis que les SIIC, sociétés cotées en Bourse, allient immobilier et marché financier, offrant un profil plus volatil et dynamique.

Pour un investisseur souhaitant renforcer son patrimoine, comprendre ces différences fondamentales est clé afin d’adapter sa stratégie à ses objectifs patrimoniaux, son appétence au risque et ses contraintes fiscales.

Cet article détaillé vous guidera à travers ce comparatif complet et précis, alliant pédagogie et exemples concrets afin que vous puissiez choisir le véhicule le plus adapté à votre profil et à vos ambitions.

Comprendre les différences fondamentales entre SIIC et SCPI

Qu’est-ce qu’une SCPI ? Fonctionnement et avantages pour l’investisseur

La SCPI, ou Société Civile de Placement Immobilier, est un produit d’investissement immobilier collectif permettant à de nombreux investisseurs de mutualiser leurs fonds pour acquérir et gérer un parc immobilier. Le principe est simple : chaque participant achète des parts lui donnant des droits proportionnels sur les revenus générés par les loyers. Ces revenus locatifs sont ensuite redistribués aux associés, généralement sous forme trimestrielle. La gestion est entièrement déléguée à une société spécialisée, ce qui libère les investisseurs de toute contrainte administrative ou locative.

Les SCPI sont particulièrement attractives grâce à :

  • Une diversification du patrimoine immobilier, souvent orientée vers des bureaux, commerces, locaux d’activités, voire santé ou logements selon la SCPI choisie ;
  • Un ticket d’entrée accessible, avec la possibilité d’acquérir des parts dès quelques centaines d’euros ;
  • Une distribution régulière de revenus stables issus de baux souvent à long terme avec des locataires professionnels ;
  • La transparence et un reporting détaillé envoyé aux associés chaque année, permettant de suivre la performance.

En revanche, contrairement aux actions cotées, la revente des parts SCPI n’est pas immédiate et dépend d’un marché secondaire souvent peu liquide. Ce mécanisme confère aux SCPI un profil plus stable, peu volatile et adapté aux investisseurs souhaitant capitaliser sur un horizon moyen à long terme.

Définition de la SIIC : statut, cotation en bourse et fiscalité spécifique

La SIIC (Société d’Investissement Immobilier Cotée) est une société immobilière cotée en Bourse, souvent comparable à ce que sont les foncières cotées en Europe et ailleurs. Ces sociétés disposent d’un important portefeuille immobilier qu’elles gèrent en interne et se financent via les marchés financiers. L’accès à ces SIIC s’effectue donc par l’achat d’actions sur les places boursières, ce qui leur confère une liquidité quasiment immédiate, bien plus élevée que celle des SCPI. Les SIIC sont l’équivalent français des REITs américaines.

Le statut SIIC implique une fiscalité particulière que les investisseurs doivent connaître. Pour bénéficier de l’exonération d’impôt sur les sociétés, la SIIC doit reverser au moins 85% de ses revenus locatifs et 50% de ses plus-values sous forme de dividendes à ses actionnaires. En contrepartie, ces dividendes sont taxés au prélèvement forfaitaire unique (PFU) à 30%, ce qui constitue une différence notable avec la fiscalité des SCPI.

Ces sociétés, comme la célèbre SIIC Klépierre spécialisée sur les centres commerciaux, oscillent en Bourse au rythme des fluctuations du marché tout en profitant de revenus immobiliers. Elles attirent les investisseurs recherchant une exposition à la fois à l’immobilier et aux marchés financiers. La gestion est intégrée, et la transparence renforcée par les obligations de reporting des entreprises cotées.

CaractéristiqueSCPISIIC
Type de véhiculeSociétés Civiles de Placement Immobilier (non cotées)Sociétés d’Investissement Immobilier Cotées (cotées en Bourse)
Mode d’acquisitionParts, achat direct auprès de la société de gestionActions, via Bourse
GestionDéléguée à une société spécialiséeInterne à la société cotée
Fiscalité sur les revenusRevenus fonciers soumis au barème progressif + prélèvements sociauxDividendes soumis à la flat tax (PFU) 30%
LiquiditéFaible à moyenne, dépend du marché secondaireÉlevée, liquide en Bourse

Comparatif des caractéristiques clés : immobilier, liquidité et volatilité

Dimension immobilière : parc géré SCPI versus portefeuilles cotés de SIIC

Les SCPI détiennent un patrimoine immobilier tangible composé principalement d’immeubles professionnels diversifiés selon la spécialisation du fonds. Ces actifs sont gérés de manière prudente avec des baux souvent longs, constituant la source des revenus locatifs stables versés aux associés. Cette exposition directe permet à chaque investisseur en parts de bénéficier d’une appréciation foncière modérée, loin des fluctuations boursières.

En revanche, les SIIC détiennent des portefeuilles immobiliers généralement plus vastes et couvrant des zones géographiques plus étendues, souvent au niveau international. Elles bénéficient d’une diversification plus importante par secteur et par pays, mais cette gestion s’accompagne d’une exposition au marché boursier qui ajoute une volatilité importante. A titre d’exemple, Klépierre, leader européen des centres commerciaux, est une SIIC dont la valorisation fluctue avec la bourse et les attentes des investisseurs.

  • SCPI : immobilier tangible, gestion prudente, assets limités à une enveloppe nationale ou régionale.
  • SIIC : portfolios plus grands, diversification internationale, corrélation avec la frenétique activité du marché boursier.

Cette structure explique pourquoi la nature même du patrimoine diffère radicalement, influençant à la fois la volatilité du portefeuille et la liquidité.

Liquidité : revente des parts SCPI face à la liquidité immédiate des SIIC

La liquidité est un critère fondamental différenciant ces deux types de placements. La revente des parts SCPI dépend essentiellement du système du marché secondaire qui peut être limité en volume et en fréquence. Il n’est pas rare que la liquidation prenne plusieurs semaines voire mois. Cette caractéristique convient aux investisseurs disposés à bloquer leur capital sur un horizon long, généralement recommandé à partir de 8 ans.

À l’inverse, les SIIC, par leur cotation en Bourse, offrent une liquidité immédiate et continue au fil des séances. Un investisseur peut, à tout moment, céder ses actions sur le marché, ce qui donne une flexibilité importante, notamment pour ceux qui cherchent à ajuster rapidement leur position ou à profiter des opportunités.

  • SCPI : liquidité faible à moyenne, délai de revente variable.
  • SIIC : liquidité élevée, revente immédiate en Bourse.

Ce point joue souvent un rôle décisif dans l’allocation de portefeuille selon que la priorité soit la disponibilité des fonds ou la stabilité du revenu.

Volatilité et stabilité : SCPI à faible risque comparées aux fluctuations des SIIC

La volatilité reflète les variations de valeur du placement dans le temps. La valorisation des SCPI est majoritairement basée sur l’évaluation foncière annuelle des immeubles, ce qui assure une relative stabilité et dûment réduit l’impact des variations économiques journalières. Ce profil à faible volatilité attire clairement les investisseurs cherchant à limiter le risque lié aux fluctuations de marché.

À l’opposé, les SIIC, soumises aux aléas des marchés actions, voient leurs cotations évoluer quotidiennement selon la conjoncture économique, la situation immobilière et les anticipations des marchés. Cette volatilité peut générer de fortes variation de la performance, à la hausse comme à la baisse. Les SIIC conviennent ainsi mieux à des investisseurs capables de supporter un niveau de risque plus élevé et recherchant une dynamique plus active.

CritèreSCPISIIC
Patrimoine immobilierGestion prudente, actifs locaux ou nationauxPortefeuille diversifié, souvent international
LiquiditéFaible à moyenne, marché secondaireImmédiate, via la Bourse
VolatilitéFaible, valorisation foncière annuelleÉlevée, fluctuations boursières quotidiennes

Rendement, risque et fiscalité : les critères de choix SIIC contre SCPI ⚖

Niveau de rendement : stabilité SCPI vs potentiel variable SIIC

Les SCPI offrent un rendement régulier grâce aux revenus locatifs distribués trimestriellement. Ces rendements oscillent en général entre 4% et 6% par an, reflétant la stabilité de la gestion et la qualité des baux commerciaux. Ce niveau représente une belle alternative aux placements classiques et répond à une attente forte de revenus passifs pour de nombreux investisseurs.

De son côté, la SIIC propose un rendement parfois plus élevé mais avec une variabilité certaine. En effet, le versement de dividendes est fonction des résultats financiers, liés à la fois aux loyers perçus et à la valorisation en Bourse. Ce mécanisme peut générer des pics attractifs de rendement, mais aussi des baisses en période de marché baissier.

  • SCPI : rendement stable, proche des revenus fonciers classiques.
  • SIIC : potentiel de revenu plus élevé mais volatile.

Analyse des risques : risques immobiliers et de marché selon le type d’investissement

Chaque investissement immobilier comporte des risques, mais ceux-ci diffèrent selon le véhicule choisi. Les SCPI affichent avant tout un risque foncier lié à la dégradation ou la vacance des biens, à la solvabilité des locataires ou aux fluctuations du marché immobilier local.

Les SIIC, en plus de ces risques immobiliers, intègrent un risque supplémentaire lié à la Bourse, avec ses cycles, sentiments d’investisseurs et mouvements économiques globaux. La double nature des SIIC intensifie donc le risque global, ce qui peut déstabiliser le portefeuille pour des investisseurs peu habitués.

Une bonne appréciation de ces risques est primordiale avant d’allouer des sommes significatives à ces placements.

Fiscalité des revenus : revenus fonciers SCPI ou flat tax sur dividendes SIIC

Le régime fiscal est un facteur impactant le rendement net des SCPI et SIIC. Pour les SCPI, les revenus distribués sont considérés comme des revenus fonciers imposables selon le barème progressif de l’impôt sur le revenu et taxés aux prélèvements sociaux. L’investisseur bénéficie néanmoins de déductions possibles, notamment les intérêts d’emprunt pour un investissement à crédit, et certaines charges d’entretien.

Pour les SIIC, les dividendes reçus sont soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30% (12,8% d’impôt + 17,2% de prélèvements sociaux). Toutefois, la SIIC elle-même bénéficie d’une exonération d’impôt sur les sociétés, à condition de respecter ses obligations de distribution. Cette fiscalité simplifiée peut privilégier certains profils, notamment ceux détenteurs de comptes-titres.

FiscalitéSCPISIIC
Type d’impositionRevenus fonciers au barème progressif + prélèvements sociauxDividendes soumis à flat tax 30%
Déductions possiblesIntérêts d’emprunt, charges déductiblesNon, dividendes nets
Imposition sociétéStandardExonération sous conditions

Quels sont les frais et conditions pour investir en SIIC ou en SCPI ?

Frais d’entrée et de gestion : SCPI vs frais de courtage SIIC

Les SCPI supputent des frais qui peuvent impacter sensiblement la rentabilité du projet. On retrouve en effet :

  • Frais d’entrée (ou frais de souscription) élevés, allant généralement de 8% à 12% du montant investi, appliqués sur le prix de la part ;
  • Frais de gestion annuels, compris entre 8% et 12% des revenus locatifs, prélevés par la société de gestion pour couvrir l’exploitation et l’administration du patrimoine immobilier ;
  • Frais de sortie parfois appliqués, quoique peu fréquents.

Pour les investisseurs en SIIC, aucun frais d’entrée ne s’applique puisque les actions sont achetées en Bourse. Il faut néanmoins tenir compte des frais de courtage prélevés par les intermédiaires, ainsi que la taxe sur les transactions financières (TTF) dans certains cas. Ces frais sont en général plus faibles que ceux des SCPI, même s’ils varient en fonction du broker et du volume de transactions.

Possibilité d’investissement à crédit : effet de levier limité pour SIIC

Un avantage significatif des SCPI est la possibilité d’acquérir des parts via un financement à crédit, ce qui permet de bénéficier d’un effet de levier intéressant. L’endettement peut ainsi dynamiser le rendement global en profitant de la déductibilité des intérêts d’emprunt dans la fiscalité foncière.

À l’inverse, les SIIC sont généralement achetées au comptant sur des comptes-titres, limitant considérablement la capacité à utiliser l’effet de levier bancaire. Certains investisseurs peuvent tout de même s’appuyer sur des prêts contractés à titre personnel, mais cela reste marginal et souvent moins optimisé fiscalement.

Frais/ConditionSCPISIIC
Frais d’entrée8% à 12%Aucun (achat actions en Bourse)
Frais de gestion8% à 12% des revenusFrais de courtage + TTF variable
Investissement à créditPossible avec effet de levier fiscalSouvent absent ou difficile

SIIC ou SCPI : quel véhicule choisir selon votre profil patrimonial ?

Stratégie d’investissement : stabilité, liquidité ou diversification patrimoniale

Le choix entre SCPI et SIIC dépend avant tout du profil et des objectifs de chaque investisseur :

  • SCPI s’adressent principalement aux profils recherchant un investissement immobilier stable, un revenu régulier et une constitution patrimoniale à moyen ou long terme. La moindre liquidité n’est pas un obstacle majeur pour ceux qui peuvent bloquer leurs fonds pendant plusieurs années et qui souhaitent réduire la volatilité.
  • SIIC conviennent mieux aux investisseurs aguerris, sensibles à la liquidité immédiate, à la gestion dynamique et capables de supporter la volatilité boursière. Cette exposition permet aussi une diversification plus large géographiquement et sectoriellement.

Un équilibrage combinant SCPI et SIIC peut offrir une diversification intéressante, mêlant stabilité et opportunités de marché. Chacune de ces classes d’actifs complète parfaitement un portefeuille immobilier plus large.

Exemples chiffrés et comparatif concret : rendements historiques, frais et délais de revente

Pour fixer les idées, prenons un investissement fictif de 100 000 euros :

  • SCPI : avec un rendement moyen historique de 5%, un frais d’entrée à 10%, un frais de gestion annuel de 10% des loyers (soit 500 euros par an), et un délai de revente pouvant s’étendre de 3 à 6 mois. Le revenu net fiscal avant impôts est d’environ 4,5% sur le capital investi après frais d’entrée.
  • SIIC : rendement variable, oscillant entre 3 et 8% selon les années, avec aucune commission d’entrée mais des frais de courtage d’environ 0,5% à 1% par transaction, et une liquidité immédiate. La volatilité peut provoquer des fluctuations de la valeur de l’action sur des courtes périodes.

Vous trouverez un tableau récapitulatif ci-dessous synthétisant ces éléments.

CritèreSCPISIIC
Montant investi net (après frais d’entrée)90 000 €100 000 €
Rendement brut (historique)5%Variable 3-8%
Frais annuelsEnviron 500 € (gestion)Frais courtage + TTF variables
Liquidité3-6 mois ou plusImmédiate
VolatilitéFaibleÉlevée

Pour approfondir ces comparatifs et bénéficier d’analyses détaillées, plusieurs sites spécialisés proposent des études intéressantes, parmi lesquels InvestMarket ou encore Inter-Invest.

FAQ

  • Quelles différences de fiscalité entre SCPI et SIIC ?
    Les SCPI distribuent des revenus fonciers soumis au barème de l’impôt sur le revenu plus prélèvements sociaux, avec déductions possibles. Les SIIC versent des dividendes soumis à la flat tax de 30%, avec une exonération d’impôt sur les sociétés au niveau de la société.
  • Peut-on investir en SCPI via un crédit ?
    Oui, l’investissement en SCPI est régulièrement financé à crédit, ce qui permet d’utiliser l’effet de levier et de bénéficier de déductions fiscales sur les intérêts d’emprunt, avantage absent pour la plupart des SIIC.
  • Quelle liquidité pour les parts SCPI ?
    La revente des parts SCPI peut être plus lente et dépend d’un marché secondaire moins actif que la Bourse. Il faut souvent prévoir plusieurs semaines à plusieurs mois.
  • Le rendement des SIIC est-il plus risqué que celui des SCPI ?
    Oui, à cause de la volatilité boursière, le rendement des SIIC est plus variable, avec un potentiel de gains plus élevé mais exposé à des fluctuations brusques.
  • Peut-on combiner SCPI et SIIC dans un même portefeuille ?
    Absolument, cette stratégie permet d’équilibrer stabilité et liquidité, avec une diversification plus riche entre immobilier direct et immobilier coté.

Photo de Bertrand
Auteur : Bertrand
Je suis l'auteur du site RevenusEtDividendes.com et je suis rentier grâce à la Bourse depuis l'âge de 46 ans. : je vous révèle combien je gagne grâce à la Bourse !
Avertissement : Les informations présentées sont fournies à titre purement informatif et ne constituent en aucun cas un conseil en investissement personnalisé.